Nous voilà rentrés de cette très belle aventure.
Réponse à la première question que tout le monde nous pose (comme ça c'est fait): Non, pas de sommet, 6350m (seulement).
Pour rassurer les inquiets (comme ça c'est fait aussi): tout va bien, on est en bonne santé générale.
Le plus important maintenant:
C'est super dur, c'est super beau, c'est super flippant et c'est inoubliable !!
On a vécu 17 jours à plus de 3000m, 14 jours à plus de 4000m, 7 jours à plus de 5000m, 4 jours à plus de 5500m, et une journée à plus de 6000m !!
La sensation de l'altitude, la sensation de l'isolement, le retour aux besoins basiques, la météo omniprésente, la stratégie d'ascension, c'est le quotidien de la (très) haute montagne !!
Pour nous, ça aura été aussi deux semaines et demi à franchir chaque jour une nouvelle barrière, une nouvelle limite. Dormir à 3400m, monter à plus de 4000m, dormir à plus de 4000m, gravir un sommet à 5000m, dormir à 5000m, monter à plus de 5500m, dormir à plus de 5500m, monter à plus de 6000m...
C'est une expérience extrême, vraiment pas drôle (ce qui ne nous a pas empêché d'en rire!), mais une expérience tellement vraie, qui remet les pieds sur terre, qui nous met face à nous même, au sein de la montagne, qui nous pousse constament à la remise en question. Il y a tant d'éléments incontrolables et inoccultables que l'on doit absolument prendre en compte, des vraies contraintes.
"C'est face à l'obstacle que l'homme se découvre".
Mais la montagne n'est pas l'obstacle, pas plus que la météo. L'obstacle, c'est l'homme lui même, son ambition, ses réactions, son égo, sa lacheté, sa connaissance (ou non) de lui même.
C'est face à lui même que l'homme se découvre, qu'il découvre ses limites et qu'il les repousse.
La montagne, la météo, la nature et sa force, sont des vecteurs, autant de chances que l'homme a de se tester, de s'observer et de prendre le contrôle de lui même.
Prendre le contrôle de la vie, de sa vie, se sentir vivant, c'est une belle expérience.
Bon finalement, contrairement aux prévisions, on aura mis 17 jours aller retour, un peu plus que prévu.
L'acclimatation et la fatigue auront été deux éléments perturbateurs de notre programme si bien réglé.
On a pris l'acclimatation en douceur, à l'écoute de nous même. Le moindre petit signe de mal des montagnes et on prend le temps de régler ça avec du repos, de l'hydratation et de la patience.
On a fait de belles rencontres aussi, occasions de partager, de s'entraider, d'échanger nourriture et conseils stratégiques. Certains beaucoup plus expérimentés que d'autres (nous laissant bien sur au bas de l'echelle), tout le monde très humble, conscients de ce que vaut l'expérience face aux éléments.
Le retour, que l'on avait pensé "les doigts dans le nez", n'a pas été si simple que ça. Chargés comme des mules ( puisque l'on en n'a pas pris), et devenu l'objet des farces de la montagne en ce chaud mois de mars(cette dernière ayant effacé les chemins que nous avions empruntés à l'aller), la descente est devenue un enfer. Crevasses, scorpions, roulades dans les épineux, "ATTENTION CAILLOUX!!"...
Puis finalement le retour au confort est bien apprécié, un bon lit, une douche chaude, un bon repas maison.
De beaux souvenirs, et une aventure pas totalement derrière nous, puisqu'elle est encore le sujet de rêves agités, de reveils en sueur, encore en altitude, encore en danger.... tintintintiiiiiiiin !!!!!
Hahaha
Les photos de l'Aconcagua: Aconcagua